Vincenzo Brunacci muore nel 1818 e, 15 anni dopo, viene pubblicata in Francia la relazione che fece il dott. M. Del Chiappa sulla sua malattia.
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Per caso l’ho trovata pochi minuti fa e la inserisco subito in questa sezione.
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L’originale si trova a pag. 513 del seguente link: (cliccare su) RELAZIONE CLINICA.
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Povero Vincenzo, sembra che abbia sofferto molto, tanto più che le cure d’epoca non facevano altro che peggiorare la situazione clinica.
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Leggendo questa relazione, ringrazio veramente il cielo di vivere in questa epoca!
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Dalla:
Gazette Médicale de Paris
Deuxième Série
Tome Premiere
Année 1833
ANNALI UNIVERSALI DI MEDICINA
(Marzo 1833)
RELATION DE LA MALADIE ET DE LA MORT DE VINCENT BRUNACCI
par le professeur M. Del Chiappa.
Si l’on a jugé digne d’éloge, dit l’auteur, le projet de transmettre à l’avenir le souvenir de la maladie et de la mort d’Alexandre-leGrand , de Frédéric II, de Rousseau , etc., on ne me blâmera pas d’avoir mis à exécution cette idée pour Brunacci.
Comme il est fort probable que beaucoup de nos lecteurs ignorent jusqu’au nom de cette célébrité nouvelle mise sur le même rang que de si hautes renommées, nous leur apprendrons que Brunacci était professeur de mathématiques à l’université de Pavie, et qu’il est mort en 1818.
Diverses raisons ont fait retarder jusqu’à présent la publication de ce mémoire.
Ce titre ne suffirait pas, sans doute , pour attirer l’attention des médecins sur sa vie ou sa mort, si les symptômes anormaux , la marche tout-à-fait extraordinaire de sa maladie, n’en faisaient une observation des plus remarquables, et bien digne d’être méditée.
SYMPTÔMES EXTRAORDINAIRES PRIS SUCCESSIVEMENT POUR UN RHUMATISME, UNE AFFECTION VÉNÉRIENNE , UNE HYPOCONDRIE , UNE DÉGÉNÉRESCENCE
ORGANIQUE – MORT — ANEURISME DE L’AORTE RENCONTRÉ A L’AUTOPSIE
Obs. — Brunacci était de complexion robuste, de tempérament sanguin, de formes belles et viriles. Il n’avait pas encore passé 50 ans.
Depuis un peu plus de trois ans il avait commencé à ressentir fréquemment un certain sentiment de douleur aux vertèbres lombaires, mais qu’il jugea trop légère pour mériter aucun souci; il l’attribuait, ainsi que ses médecins, à une cause rhumatismale. Il lui fut en conséquence prescrit des bains et d’autres remèdes, qui ne produisirent pas le moindre soulagement, à l’exception de pilules faites avec l’extrait de jusquiame et l’opium, qui lui procurèrent quelque trêve.
Mais peu après la douleur revint, s’étendit aux muscles de la région lombaire , et devint de mois en mois plus intense et plus vive.
En 1815 , après avoir essayé, et toujours en vain, divers autres moyens, on commença à soupçonner en lui un vice syphilitique ; il avait eu , en effet, dans sa jeunesse, quelques chancres vénériens au gland, qu’il avait guéris par un simple traitement local.
On eut donc recours au traitement de Cirillo, qui consiste en frictions aux plantes des pieds avec une pommade composée d’axonge et de sublimé corrosif. Le malade fit de 45 à 50 frictions, buvant en même temps une décoction de salsepareille. Ce traitement, suivi avec soin , apaisa peu à peu les douleurs, en sorte que le malade se crut guéri tout-à-fait. Mais peu après les douleurs revinrent plus fortes qu’auparavant, et en 1816 il en fut horriblement tourmenté.
On recourut à une autre série de frictions, aux bains généraux, aux topiques émolliens, aux purgatifs doux, à l’usage des sangsues, etc.
Tout cela ne fit que pallier, et quelquefois qu’irriter la douleur.
Il alla aux bains de Pise, aux bains de mer à Livourne, et le léger soulagement qu’il en reçut d’abord ne dura que peu de jours.
Il revint donc en Lombardie, et la violence des douleurs le força à se mettre à l’usage du laudanum, dont il prenait 12, 18 à 30 gouttes étendues d’eau.
Au mois de mars de l’année 1818, la douleur qui occupait les deux régions lombaires, mais surtout la gauche, se porta sur la région du diaphragme et du cardia, se faisant sentir également à la partie postérieure du dos.
Les accès en étaient si violens qu’il en devenait froid, décoloré, et quelquefois couvert d’une sueur glacée.
Ils revenaient plusieurs fois par jour, principalement quand la soirée s’avançait.
Il fut forcé de garder le lit; le moindre mouvement du corps augmentant les douleurs ou réveillant l’accès comme un coup de foudre; l’opium seul lui donnait un peu de calme.
Scarpa fut appelé , et diagnostiqua un rhumatisme de nature spasmodique.
Il prescrivit en conséquence des pilules d’assa fœtida , un vésicatoire au dos sur le point où la douleur se faisait sentir, l’opium en lavemens pour ménager l’estomac, qui semblait déjà avoir un peu souffert de l’administration continue de ce remède.
La langue, en effet, s’était chargée d’un enduit jaunâtre, l’appétit avait disparu, la face était abattue: il y avait une constipation insolite.
Durant son séjour au lit, le malade avait usé d’une nourriture légère et peu abondante: mais ayant reconnu que tout ce qui tendait à l’affaiblir augmentait ses douleurs, il se remit à un meilleur régime, et reprit ainsi en peu de temps sa vigueur et sa bonne apparence.
Le mois d’avril se passa bien, et il put occuper les deux chaires de mathématique transcendantes et d’hydrométrie.
Au mois de mai, le temps se refroidit; les exacerbations revinrent plus grandes et plus fréquentes, et exigèrent de plus hautes doses d’opium.
Un voyage qu’il fil à Milan, et l’exercice des montagnes russe qu’on lui avait conseillé, augmentèrent encore le mal.
Ceux qui lui avaient conseillé le mouvement l’avaient jugé atteint d’hypocondrie.
Enfin, un jour un accès qui le prit au milieu de sa leçon fut si violent que ses élèves furent obligés de le reconduire chez lui.
La douleur changea encore d’aspect. Sous l’influence de ces accès violens, les spasmes s’étendaient à l’aine et à la cuisse gauche, avec un sentiment d’engourdissèment.
Il ne pouvait plus élever cette cuisse sans douleur, et dans son lit, lorsqu’il voulait se retourner sur le coté droit, il était obligé de soulever et de transporter la cuisse gauche avec les mains pour éviter de souffrir.
En outre, soit dans la veille, soit dans le sommeil, il était pris de secousses, de sursauts et de tremblemens par tout le corps, mais spécialement au côté gauche, ressemblant à des tiraillemens spasmodiqncs.
L’appétit était perdu de nouveau; l’amaigrissement faisait des progrès rapides.
Après de mûres réflexions, on résolut de tenter l’usage d’un antispasmodique non débilitant, et on préféra le musc.
On commença dans la matinée du 10 juin à en faire prendre un grain toutes les deux heures.
Dès quatre heures du soir, Brunacci se trouvait dans un état de calme inespéré, comme cela avait eu lieu d’ailleurs à l’essai de presque tous les nouveaux moyens.
Il se mit donc à en prendre de lui-même un grain chaque heure; mais le même soir il lui survint inopinément un accès des plus terribles, avec un hoquet chaque fois qu’il avalait une gorgée d’eau, des envies de vomir et des sueurs excessives.
A 7 heures du soir, il avait été obligé de recourir au laudanum et d’y ajouter quelques grains d’opium solide.
Le pouls était déprimé, le corps froid; on prescrivit l’opium, tellement qu’à 11 heures du soir il en avait pris la valeur de 15 grains sans en éprouver aucun effet fâcheux.
M. Del Chiappa résolut de s’en tenir à ce dernier médicament, mais administré d’une façon continue à doses successivement augmentées.
On commença donc le 11 juin à en donner un demi-grain toutes les deux heures.
Le soir, vivacité extraordinaire de la pensée, loquacité inusitée, sorte d’extase mentale.
L’opium fut continué; la nuit fut excellente.
Seulement le lendemain le malade avait de la constipation et du météorime, effets produits ordinairement chez lui par l’opium.
Un lavement de décoction de camomille et d’huile procura d’abondantes évacuations, el !e malade porta la dose d’opium à trois grains toutes les quatre heures.
De là symptômes d’ivresse, mal de tète, nausées, envies de vomir.
A quatre heures après-midi, M. del Chiappa fit suspendre le médicament, ordonna de la limonade et des gelées acidulés; plus, des lavemens avec l’oxycrat à la température de l’air, et une panade pour aliment.
La nuit fut terrible; un accès effroyable eut lieu, la sensibilité se trouvant encore exaltée, et une vive douleur occupant le testicule gauche.
Scarpa fut de nouveau consulté; il présuma cette fois qu’il devait y avoir quelque vice organique notable dans la région des reins, en considérant la propagation des douleurs à l’aine et au testicule.
Il porta d’ailleurs un pronostic fâcheux.
Le 15, à cinq heures du soir, en allant à la garde-robe, il survint au malade une syncope grave suivie à l’instant des plus violens liraillemens des nerfs; le corps devint tout froid, les membres glacés, le pouls disparut; c’était tout l’aspect d’un cadavre.
Cependant l’intelligence élait nette; Brunacci put dicter des lettres, écrire de sa main quelques dernières dispositions et enfin se confesser.
On lui fit prendre une gorgée de chocolat, un peu de vin mêlé d’eau et quelques gouttes de liqueur anodine.
Il était tout trempé de sueur; le pouls revenait et disparaissait par intervalles; les syncopes se renouvelaient fréquemment; enfin, après des intermittences de repos et d’exacerbation, il expira le 16 à deurx heures et demie du matin.
L’autopsie fut faite le 18 par le professeur d’anatomie Pani…, assisté de son prosecteur, en présence de Scarpa, de docteur Rusconi e du professeur Del Chiappa.
A peine eut-on ouvert le bas-ventre, qu’on découvrit du côté gauche un énorme amas de sang épanché dans les cellules tlu mésocolon, dont la quantité fut évaluée à dix ou douze livres au moins.
En en recherchant la source avec s…, on reconnut qu’il provenait de la rupture d’une tumeur anéurisomale de l’aorte ventrale, dont la principale dilatation s’étant faite du côté gauche, proéminait fortement en avant entre le grand et le petit psoas, et c’est en ce point que s’était faite la rupture.
L’anéurisme prenait son origine de l’aorte thoracique un pen au-dessus des piliers du diaphragme, et au-dessous d’eux se voyait la plus grande dilatation.
Les parois de l’aorte étaient fortement épaissies assez loin au-dessus de l’origine de l’anéurisme, et cet épaississement se retrouvait aussi dans les parois du sac.
Les corps des vertèbres dorsales sur lesquels appuyait la tumeur étaient profondément cariés.
On ne trouva dans le reste du cadavre aucune autre altération morbide.
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La pièce anatomique est conservée dans le cabinet pathologique de l’université de Pavie.
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Il est bien remarquable que parmi tous ces hommes de renom qui lonnaient leurs soins au malade, anatomistes, médecins, chirurgiens, aucun n’ait eu seulement le moindre soupçon de l’affection qui causait tous ces symptômes; que Scarpa lui-même, après avoir reconnu le point de départ avec tant de sagacité, n’ait pu acquérir par l’exploration des données suffisantes, et enfin, que le malade, homme d’intelligence, accoutumé à étudier ses douleurs, ne se soit pas aperçu de battemens anormaux dans cette partie.
Une fois seulement, sur la fin de mars 1818, il ressentit vers l’epigastre un battement violent et soudain; il dit à son médecin: Sentez, sentez ce qui me bat ici; mais à peine avait-il fini de parler que le battement avait disparu pour ne revenir jamais.
On cite bien quelques cas analogues, où le diagnostic est resté obscur ou même parfaitement inconnu; mais dans aucun le malade n’avait été soumis à une observation si prolongée, si exacte, si savante; et peut-être n’est-il aucun cas où un aneurisme seul ait amené la mort avant d’avoir été soupçonné.
La gravité et le caractère des symptômes, les effets des diverses médications ne sont pas moins remarquables, et font de cette observation l’une des plus curieuses et les plus importantes pour l’histoire des anéurismes.